Festival international du
court métrage au saguenay

Comme vous le savez, l’an dernier on avait annoncé notre désir de lancer une nouvelle compétition pour les courts métrages autochtones. Après un travail de très longue haleine, nous sommes fiers d’inaugurer cette nouveauté cette année! Mais Regards Autochtones, ce n’est pas seulement une compétition; c’est aussi l’occasion de participer au développement de la relève en programmation!

 

Après avoir mis sur pied un comité collaboratif avec 5 professionnel.le.s du cinéma autochtones dans le but d’entendre leur vision sur notre idée et de nous aider à cibler les besoins réels dans les communautés, un besoin est ressorti à l’unanimité : le manque de relève en programmation de cinéma autochtone.

En effet, c’est bien beau créer une nouvelle compétition, mais sans programmateur.trice autochtone on allait vite faire face à un mur! C’est ainsi que le projet de nouvelle compétition est venu l’occasion de former la relève. 

Grâce à l’appui de Warner Bros Discovery Canada, on a pu s’allier avec le Festival Présence Autochtone pour procéder à l’embauche et la formation de notre nouveau collègue Vincent. Vincent est membre de la communauté wendat, il a terminé récemment ses études en cinéma à l’UQAM. C’est au cours de ces trois années qu’il tombe en amour avec la création et les pratiques cinématographiques. C’est également grâce à la spécialisation en réalisation qu’il s’est familiarisé avec la pratique documentaire qui lui a permis d’explorer les questions autochtones et identitaires. Ces projets plus personnels lui ont fait se pencher davantage sur sa culture et ses origines wendat. C’est cet amour pour les arts et la culture autochtone et son désir d’y contribuer qui l’ont fait tombé par un heureux hasard sur notre équipe.

 

Qui dit formation dit tout d’abord mentor! Pour Jess Murwin, programmateur d’origine écossaise et Mi’kmaw avec qui on développe ce projet depuis presque deux ans, le mentorat va de soi. Au début de sa carrière, en tant que personne queer et autochtone, il y avait très peu de mentors qui lui ressemblaient pour le guider. Après avoir rencontré plusieurs difficultés à convaincre les gens de programmer des films autochtones, iel en fait sa mission : « si personne ne le fait; je vais le faire ».

La transmission entre générations est une partie importante de la culture autochtone. Ce fut donc une évidence pour Jess d’accepter le rôle de mentor : « Je veux offrir un accueil adapté à quelqu’un de ma communauté; mes connaissances, mais aussi mon soutien ». Jess explique que ça lui donne de l’espoir de mentorer quelqu’un comme Vincent. Le travail qu’ils font aujourd’hui est ainsi non seulement pour programmer des films autochtones maintenant, mais aussi de s’assurer que les films de demain seront programmés ailleurs. « J’ai déjà hâte de voir où ce projet va aller, comment il va grandir ».

Dans les dernières semaines, Vincent et Jess ont sélectionné les 9 courts métrages qui formeront la programmation de Regards Autochtones que vous aurez la chance de voir ce vendredi 22 mars 19 h à la Salle François-Brassard du Cégep de Jonquière.

Les films sont tous issus des communautés d’Amérique du Nord, question de faire écho au territoire qu’on occupe. Ils ont choisi de s’inspirer du concept de la rétroprospective, donc de manière un peu chronologique, les premiers films du programme font un clin d’œil au passé, mais vont vite s’ancrer dans le présent pour ensuite s’ouvrir sur l’avenir. C’était important pour eux de focaliser un peu moins sur les blessures du passé et d’y aller dans quelque chose de plus positif, de montrer toute la beauté des cultures autochtones, la résilience, les initiatives inspirantes de réappropriations. 

Jess se dit très fier du résultat de leur travail : « Je suis encore cette année reconnaissant de la qualité des films soumis par les cinéastes. C’est une programmation qui va en surprendre plus d’un.e! »

Pour ce qui est de notre jeune programmateur, après le Festival, il joindra l’équipe de programmation du Festival Présence Autochtones, de mai à septembre, et on l’espère,  reviendra avec nous à REGARD pour une année complète à l’automne prochain. 

Bienvenue Vincent !